À l’heure de la mise en service du Suffren, premier de la classe Barracuda – la nouvelle génération de sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) français –, l’histoire de la propulsion nucléaire française est racontée ici pour la première fois. Cachée dans ces navires du fond des océans ou au cœur des porte-avions, cette technologie n’a pas la notoriété de la bombe atomique, des réacteurs nucléaires ou des missiles intercontinentaux. Née outre-Atlantique avec le Nautilus, elle a pourtant précédé la bombe atomique ! La France gaullienne l’a réinventée au cours des années 1960 en réalisant le prototype à terre (PAT), à l’origine de la filière nucléaire civile française. Originale et innovante, elle confère aux navires qui en sont dotés une puissance, une rapidité, une compacité, une endurance et une quasi-invulnérabilité qui en font un outil redoutable, sans doute l’arme ultime en matière de dissuasion. Seul pays avec les États-Unis à disposer d’un porte-avions nucléaire – le Charles de Gaulle –, la France possède aujourd’hui une vingtaine de réacteurs (appelés « chaufferies ») nucléaires qui la placent parmi les six pays maîtrisant aujourd’hui cette technologie, à la fois instrument d’intervention et outil de projection géostratégique.
Bénéficiant de l’accès à des sources, des informations et des témoignages le plus souvent inédits, Les Atomes de la mer nous introduisent dans les arcanes d’une aventure maritime passionnante et méconnue. À l’heure des tensions et crises actuelles en Europe et dans la zone indopacifique, cet ouvrage dresse un portrait informé de la propulsion nucléaire dans le monde, objet depuis la guerre froide d’une bataille acharnée sous les océans pour la conquête de l’hégémonie en matière de dissuasion.