Ils venaient des six coins de l’Hexagone, de tous les horizons, il y en a même qui venaient de notre Empire colonial éclaté. ils n’avaient pas tous la même culture, ni les mêmes convictions. Caporaux, sous-officiers et officiers, ils étaient de tous grades mais tous, sans exception, se portèrent volontaires. Ils n’étaient pas tous destinés à devenir des amis, et ils le devinrent même s’ils n’avaient pas tous suivi le même chemin, mais ils avaient tous le même but : le rétablissement, dans l’honneur, de la splendeur passée de leur Patrie. Ils nous ont tous quitté aujourd’hui mais ils n’ont jamais failli à leur tâche immense, celle de redorer le blason des Ailes françaises, de ressouder ses ailes fracturées, pour à travers elles, redonner à la France le niveau qui était le sien avant cette funeste année 1940 où elles furent, injustement, jugées responsables de sa défaite. Les Russes leur ont fourni de remarquables outils avec lesquels ils ont façonné le joyau que fut leur unité : le groupe de chasse Normandie devenu, par la volonté des Soviétiques, le Régiment Normandie- Niemen. De nombreux ouvrages ont déjà rapporté leurs exploits, mais ils méritent que leur mémoire soit encore et encore célébrée, et portée comme exemple pour les générations futures pour faire comprendre comment la France pays vaincu, bafoué, martyrisé a pu, grâce à une poignée d’entre eux – 96 exactement – en quatre ans, se rasseoir au banc des grandes nations en montrant au Monde que la France combattait sur tous les fronts.
Il suffit parfois de l’ardeur d’une poignée d’hommes au combat pour convaincre et forcer l’admiration de certains – Staline en l’occurrence. C’est le portrait d’une quinzaine d’entre eux qui est brossé dans ces pages ainsi qu’une description abondamment illustrée par des profils couleurs de leurs « montures » : les chasseurs Yakovlev, choisis sans doute parce que leur moteur était une évolution du moteur français Hispano-Suiza 12Y français.