Lieu d'utopie et de fantasme, le Sahara attire au tournant du XIXe siècle militaires, coloniaux et aventuriers qui imaginent les moyens les plus variés pour briser ce verrou : ballons, véhicules hybrides sur roues ou sur chenille, chemin de fer transsaharien... Parmi ces modes de locomotion surgit dès ses premiers envols l'avion. En 1911, des appareils militaires arrivent simultanément au Sénégal, au Maroc et en Algérie et effectuent des liaisons encore modestes, mais riches de promesse.
Entre Méditerranée et Niger, l'exploration des itinéraires sahariens progresse dans les années vingt, faite d'un lent travail méthodique et de raids spectaculaires. Mêlant missions postales, sanitaires ou de transport, le travail de l'aéronautique militaire sert l'administration coloniale et ouvre la voie à la mise en place d'un réseau de transports civils. Ces fins pacifiques n'exluent pas les visées politiques ou militaires quand il s'agit d'affirmer la présence française face à ses rivaux européens ou d'étendre la sphère d'influence française face à des états africains restés indépendants.
Accompagnées d'un état des sources et d'une bibliographie, les contributions réunies dans ce recueil éclairent certains aspects de ce travail de pénétration et en présentent des personnages et des épisodes marquants.